L'observatoire des marchés et communications électroniques de l'Arcep a publié ses statistiques trimestrielles de l'internet fixe. La progression du très haut débit est constante, avec +53% d'abonnements au FTTH (fiber to the home, fibre optique jusqu'à la prise du logement) en un an. Au 30 juin 2016 on comptait environ 6,5 millions de prises FTTH installées, dont 42% en zones peu denses. Les RIP (réseaux d'initiative publique) ont équipé en tout 14% des prises FTTH sur le territoire. En zones peu denses, où l'initiative publique est cruciale, les RIP peinent dans leur commercialisation. Seules 23% des prises FTTH bénéficient de l'offre de plusieurs opérateurs au point de mutualisation. Ce taux, estimé à 30% lors du dernier rapport, a dû être revu à la baisse après correction de bévues statistiques.
Le très haut débit progresse grâce au FTTH
Les réseaux à terminaison de câble coaxial continuent d'alimenter un nombre de prises THD plus important que le FTTH, mais l'écart se resserre : selon les estimations de l'Arcep, près de 9 millions de logements sont éligibles au THD par câble, un chiffre en quasi-stagnation ; du côté du FTTH, ce sont plus de 6,5 millions de prises, soit une augmentation de 38% en un an. Pour déployer leurs réseaux, les opérateurs louent désormais plus de 36 000 kilomètres de génie civil à Orange, 13.000 km de plus en un an. Parmi les prises FTTH, 60% permettent l'accès à au moins deux opérateurs. Le nombre d'abonnements sur ces lignes a augmenté de 47% en un an ; c'est la forme passive de mutualisation qui a le vent en poupe. La hausse des abonnements est cependant plus forte sur les lignes où il n'y a encore qu'un seul opérateur présent. Dans l'ensemble, 27% des détenteurs d'une prise fibrée ont souscrit à un abonnement THD.
Par un phénomène de vases communicants, l'essor du FTTH signe le déclin progressif des abonnements à haut débit du réseau cuivre, avec 290.000 abonnés perdus en un an. Les offres de haut débit par radio, satellite, ou wifi, elles, bénéficient d'une recrudescence de +8% d'abonnements en un an ; dans les zones très peu denses qu'elles desservent, elles n'affrontent pas la concurrence de la fibre.
Les RIP malmenés, mais stratégiques pour l'avenir
Dans son rapport, l'Arcep a soin de préciser que l'initiative publique est centrale pour le déploiement de la fibre en FTTH, et que "à terme, jusqu'à près de la moitié des logements couverts le seront par un projet de RIP". Actuellement, les RIP représentent 14% des prises FTTH et jusqu'à un quart en zones peu denses, là où leur intervention est la plus significative. En un an, le nombre de prises raccordées grâce à un RIP a bondi de 39% et s'est porté à 677.000. Le sujet de préoccupation réside dans le taux de mutualisation noté sur les réseaux d'initiative publique : il n'est que de 23%, ce qui signifie que plus de trois quarts des lignes raccordées par un RIP ne bénéficient pas de plusieurs opérateurs, et échappent à la concurrence. Cet indice est calculé par l'Arcep depuis deux trimestres seulement, et a fait l'objet de corrections statistiques : il sera scruté avec attention dans les prochains rapports qui viennent, afin d'observer la dynamique commerciale des RIP.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoanFllJp6sb7IrJysZZapwal5xKdkrqZdobK0edGip2adnmK6orrQrpxmnJViurbA1JqjoquRqbawug%3D%3D