Au regard de l'importance de l'investissement et du symbole, l'événement fait pourtant l'objet d'une grande discrétion, puisque même le ministère de la Culture n'y faisait pas allusion sur son site au matin de l'opération et qu'aucune date n'est encore fixée pour l'inauguration par le chef de l'Etat (elle devrait toutefois intervenir en février). Le 21 janvier 2013 marque en effet l'ouverture officielle du site des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, avec notamment la mise à disposition de la salle de lecture. Jusqu'au 3 février, le public est invité - dans le cadre de l'opération "Aux Archives, citoyens !" - à visiter cet équipement exceptionnel et à découvrir une institution qui sert de référence à tous les services d'archives, à commencer par ceux des collectivités territoriales.
Avec une surface totale de 62.000 m2, dont 44.000 m2 de magasins de conservation (75% du total), le bâtiment principal offre une capacité totale de 320 km linéaires. En prenant en compte ses annexes, le centre de Pierrefitte atteint une surface totale de 108.000 m2. Avec près de 163 mètres de longueur, 48 mètres de largeur et près de 40 mètres de hauteur (le bâtiment est classé IGH, immeuble de grande hauteur), le bâtiment ne passe pas inaperçu, malgré les efforts des architectes pour l'intégrer à son environnement. Outre les locaux d'archivage et les salles de lecture, le centre dispose de salles d'inventaires, de microfilms, d'expositions et de colloques.
Cette ouverture couronne une opération de longue haleine. Le projet remonte en effet à 1999, avec le rapport de Philippe Belaval, alors directeur des Archives de France. Cinq sites se sont portés candidats pour accueillir cet équipement hors normes : deux en région parisienne (Saint-Quentin-en-Yvelines et Cergy-Pontoise), deux en proche banlieue (Pierrefitte-sur-Seine et Pantin) et un à Paris (Bercy). Le choix de Pierrefitte a été annoncé par Jacques Chirac - alors président de la République - le 9 mars 2004. Celui de l'architecte - Massimiliano Fuksas - a, pour sa part, été arrêté le 10 mai 2005, mais la première pierre n'a été posée que le 11 septembre 2009. Il est vrai que le dossier a connu quelques vicissitudes, avec le projet parallèle de récupérer le site historique de l'hôtel de Soubise à Paris en vue d'y installer la Maison de l'histoire de France, projet aujourd'hui abandonné. Enfin, le déménagement a été engagé le 1er mai 2012 et n'est pas encore complètement terminé. Le transfert des fonds provenant de Paris - près de 53 km linéaires - a ainsi une durée prévisionnelle totale de neuf mois, et celui des fonds de Fontainebleau - environ 160 km linéaires - une durée de seize mois. Avec l'entrée en service de ce nouvel équipement, les Archives nationales disposent désormais de trois sites : Pierrefitte-sur-Seine - qui accueille les fonds postérieurs à la Révolution française -, Paris et Fontainebleau.
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