C'est dans le cadre du Mipim, le salon international des professionnels de l'immobilier de Cannnes, là même où il avait été lancé il y a un an, que l'appel à projets urbains innovants "Dessine-moi Toulouse" a connu son dénouement ce 13 mars avec l'annonce des quinze projets lauréats.
Le processus de consultation mené par Toulouse Métropole, qui a attiré 114 candidatures, a pris exemple sur d'autres initiatives lancées en France, comme "Imagine Angers" ou "Réinventer Paris". L'objectif pour la métropole toulousaine était d'"inventer un nouvel avenir à des lieux atypiques et pour certains délaissés par les évolutions de la vie urbaine", a-t-elle rappelé. Les lauréats devaient à la fois "réussir à intégrer une dimension artistique et architecturale à leur projet, valoriser le patrimoine, intégrer des éléments de nature, s'adapter aux nouveaux usages de la ville, favoriser les lieux de vie et les déplacements doux", ainsi que "contribuer à la transition énergétique et écologique du territoire". L'un des objectifs de la démarche consistait à "pousser les promoteurs dans leurs retranchements, en les poussant à innover davantage", a indiqué un connaisseur du secteur à l'AFP. Avec sa croissance démographique record, qui a facilité la tâche des promoteurs, et la rente industrielle d'Airbus, qui assure une attractivité au territoire, Toulouse, capitale d'Occitanie, "ne s'est guère distinguée par sa qualité architecturale", a poursuivi cette source.
Programmes multifonctionnels
Les quinze projets lauréats ont été sélectionnés par un jury intégrant des comités de quartier et des élus de l'opposition municipale. Les sites retenus se caractérisent par une grande diversité, entre le château de Paléficat, les halles Amouroux, un ancien bâtiment d'AZF, le Stade toulousain, la crypte Saint-Aubin ou encore l'aéroport de Toulouse Blagnac.
Les programmes mixent plusieurs fonctions, avec des logements mais aussi pour certains une vocation économique ou d'inclusion sociale. Pour le château de Paléficat, le projet prévoit ainsi la construction de 210 logements et de tiers-lieux, l'aménagement du parc avec des animations et la rénovation du château en restaurant bistronomique, avec activités de traiteur et salles de séminaires. Autre exemple, les anciennes halles Amouroux vont renaître sous la forme de 132 logements et de quinze ateliers privatifs associés à des espaces dédiés à des artisans et à une cantine collective. Plus original, la crypte de Saint-Aubin se transformera en studios de production et lieu d'accueil pour des entreprises du cinéma et pour des start-up.
"On a voulu sortir de la relation de travail classique entre élus et promoteurs immobiliers", a expliqué Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et lui-même ancien adjoint à l'urbanisme à la ville de Toulouse. "On aura réussi si on est capable de surprendre et si on crée une jurisprudence en faisant bouger les lignes dans la manière de construire la ville à Toulouse", a-t-il analysé.
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