L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a lancé le 19 mars 2014 une nouvelle offre de formation qui se veut plus souple et plus accessible. Cette offre intervient après des années difficiles pour l'association, depuis son ouverture à la concurrence en 2009. Proposée sur tout le territoire dès le 19 mars, elle s'articule autour de formations revues et raccourcies. Elle comprend ainsi 235 parcours de formations métiers, qui conduisent aux titres professionnels reconnus nationalement par les entreprises et les branches, et 965 modules, dont la moitié d'une durée inférieure à 175 heures. L'offre est destinée à s'adapter aux nouveaux dispositifs issus de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale, et notamment au nouveau compte personnel de formation (CPF), qui doit être mis en place à partir de 2015 et qui contiendra 150 heures maximum.
L'offre comprend également 469 formations courtes réglementaires. "En fonction des attentes des entreprises ou des besoins du stagiaire, il est désormais possible d'assembler des modules de formation, en fonction de ses besoins ou de ses acquis, de manière quasi sur-mesure", explique l'Afpa dans son dossier de présentation. En somme, plus besoin de suivre l'ensemble d'une formation. Pour une formation d'électromécanicien de maintenance industrielle par exemple, au lieu d'un parcours complet de 1.205 heures, il sera ainsi possible de bâtir quatre modules de 105 à 210 heures. 50% des modules proposés durent moins de 175 heures.

Un démarrage plus rapide

"Les formations de l'Afpa sont souvent considérées comme trop longues et on ne fait pas suffisamment cas de vos acquis personnels, a expliqué Hervé Estampes, directeur général de l'Afpa sur France Info le 19 mars, nous avons voulu changer cela en modularisant les formations, en vous positionnant dès votre entrée pour vous épargner les bouts de formation qui ne vous conviendraient pas. Vous passez ainsi moins de temps en formation."
Autre avantage de l'offre : un démarrage plus rapide. "Il va être possible de rentrer dans des formations tous les dix ou quinze jours", a également détaillé Hervé Estampes. Auparavant, un stagiaire qui ratait la rentrée de septembre devait attendre au moins jusqu'à janvier pour suivre sa formation…
Avec cette nouvelle offre, l'Afpa espère s'adapter au nouveau contexte et aux besoins des salariés, demandeurs d'emploi et autres stagiaires. Dans une étude réalisée en partenariat avec OpinionWay en février 2014, dont les résultats ont été publiés le 19 mars, l'Afpa met en avant les besoins des chefs d'entreprises d'une part (500 dirigeants interrogés) et des salariés d'autre part (5.000 personnes interrogées). Pour près de 40% des dirigeants interrogés, l'offre de formation ne répond pas exactement à leur besoin. 96% d'entre eux estiment que la formation professionnelle devrait davantage prendre en compte les évolutions des métiers et de la société. Ils sont aussi une majorité (55%) à estimer que les formations sont souvent trop rigides. De leur côté, les actifs ont également émis quelques critiques. 44% d'entre eux estiment que la durée de la formation n'est pas toujours bien adaptée ; 41% regrettent une dimension trop généraliste et estiment qu'ils perdent du temps sur des notions et des éléments qu'ils maîtrisaient déjà. Enfin, plus d'un sur deux estime qu'il est compliqué de trouver des informations sur la formation professionnelle qu'ils recherchent (voir le détail ci-dessous).

Emilie Zapalski

Une forte appétence pour la formation professionnelle
D'après l'étude réalisée en février 2014 par l'Afpa en partenariat avec OpinionWay, publiée le 19 mars 2014, on constate une forte appétence pour la formation professionnelle, du côté des actifs comme des dirigeants d'entreprises. 92% des 5.000 actifs interrogés jugent ainsi la formation professionnelle importante voire même indispensable pour progresser dans leur métier. Ils sont 80% à penser qu'elle est importante pour leur maintien dans l'emploi. 96% des demandeurs d'emploi pensent quant à eux que la formation est importante pour leur permettre de retrouver un emploi. La formation est globalement perçue comme un véritable levier de sécurisation des parcours. "Pour 83%, la formation permet de s'adapter à une économie qui change de plus en plus rapidement", précise l'étude.
Même enthousiasme de la part des 500 dirigeants interrogés. 97% d'entre eux considèrent que la formation professionnelle est importante dans le développement de leur entreprise. 59% disent même qu'elle est indispensable. "Ce dernier score monte à 89% pour les entreprises de plus de 500 salariés", précise la note.
Par ailleurs, trois actifs sur quatre avouent avoir envisagé de changer de vie, dont un tiers sérieusement. Un changement qui passe par un métier différent. Côté dirigeants, 59% d'entre eux ont déjà recruté une personne qui s'est reconvertie.
Enfin, 93% des actifs seraient prêts à suivre une formation pour un métier qui recrute, principalement au sein des services aux entreprises, des secteurs innovants comme les énergies renouvelables, l'écoconstruction ou l'économie numérique, délaissant les secteurs plus physiques comme les travaux publics et le bâtiment.
De leur côté, les chefs d'entreprises peinent à trouver des candidats pour des postes vacants. 63% d'entre eux trouvent qu'il est difficile de recruter une personne disposant des compétences nécessaires et un sur quatre déclare qu'il existe un ou plusieurs emplois dans leur entreprise, qui ne trouvent pas de candidats, faute de compétences adaptées.

Emilie Zapalski

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