Les projets de recrutement des employeurs augmentent de 8,2% en 2017 en France, d'après l'enquête annuelle de Pôle emploi sur les "besoins en main d'œuvre". Cela représente 150.000 projets d'embauche supplémentaires par rapport à 2016, sur un total de deux millions d'embauches potentielles. "Il s'agit d'un niveau record depuis 2002", a signalé Stéphane Ducatez, responsable des statistiques de Pôle emploi, lors de la présentation de l'enquête ce 19 avril 2017. Ces projets émanent surtout de petites entreprises : 46% des intentions d'embauche sont ainsi issues d'entreprises de moins de dix salariés, 24% d'entreprises entre dix et cinquante salariés et 30% seulement d'établissements de plus de cinquante salariés. Les projets sont notamment tirés par les très petites entreprises (1 à 4 salariés), avec une augmentation de 14% des intentions d'embauche.
Au total, 57,5% de ces emplois potentiels sont durables, à savoir soit des CDI, soit des CDD de plus de six mois.
Plus de projets de recrutement dans les métropoles et les zones touristiques
Toutes les régions profitent de cet élan avec une progression de leurs besoins en main d'œuvre pour chacune d'entre elles en 2017. Les plus fortes progressions sont enregistrées en Normandie (+28,1%), à Mayotte (+15,4%), en Guyane (+14,5%), dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (+12,5%).
Mais globalement, "les intentions de recrutement se concentrent surtout dans les grandes métropoles et dans les zones touristiques : l'arc atlantique, le pourtour méditerranéen et la région Auvergne-Rhône-Alpes", a détaillé Stéphane Ducatez. Ainsi, les régions qui totalisent le plus de projets de recrutement sont également les régions densément peuplées et possédant de grands pôles urbains comme l'Ile-de-France, qui concentre 17,5% des projets du territoire, Auvergne-Rhône-Alpes (12,9%) et Paca (10,9%).
Côté secteurs d'activité, deux projets sur trois sont issus des services aux particuliers (40%) ou aux entreprises (24%) mais la progression du nombre de projets concerne tous les secteurs d'activité. Même l'industrie n'est pas en reste : le secteur voit ses projets de recrutement augmenter de 8,7% en 2017. "C'est peut-être un signe annonciateur de vent plus favorable pour cette activité", a insisté Stéphane Ducatez. 50% des recrutements prévus dans l'industrie sont des CDI et les deux tiers des projets proviennent d'une activité supplémentaire (surcroît d'activité ou activité nouvelle).
La plus forte progression du nombre d'intentions d'embauche est enregistrée par le secteur de la construction : +22,7% en 2017, représentant 104.000 projets, soit 19.000 supplémentaires.
Parmi les métiers les plus recherchés : viticulteurs, agents d'entretien de locaux, serveurs de cafés et de restaurants, employés polyvalents de cuisine, professionnels de l'animation socioculturelle, agriculteurs, aides à domicile et aides ménagères.
Améliorer les services en direction des petites entreprises
L'enquête de Pôle emploi fait toutefois apparaître des difficultés de recrutement en augmentation, alors qu'elles diminuaient depuis plusieurs années : 37,5% de projets difficiles en 2017 contre 32,4% en 2016 et 2015. Une progression "à mettre en parallèle avec l'augmentation du nombre de projets de recrutement", a affirmé Stéphane Ducatez. Les motifs sont le plus souvent liés aux candidatures : l'inadéquation des profils des candidats (81%) et la pénurie de candidats (80%). La formation est l'une des réponses à ces difficultés, d'après Pôle emploi, qui met à disposition des entreprises 4.300 conseillers (voir notre encadré ci-dessous) et des outils numériques (une appli, des salons en ligne, des pages entreprises sur son site).
Pour améliorer son service auprès des plus petites entreprises, Pôle emploi compte lancer une expérimentation. Et va aussi développer une approche par compétences. "Nous avons identifié des savoir être importants comme le sens de l'écoute, la rigueur, le sens de la communication ou la gestion du stress, qui sont importants dans certains métiers", a détaillé Catherine Poux, directrice des services aux entreprises de Pôle emploi. La démarche consiste à valoriser les talents et savoir-faire des candidats plutôt que leurs expériences professionnelles et leurs diplômes, pour leur permettre d'élargir leur recherche d'emploi. A l'heure actuelle, 37% des demandeurs d'emploi changent de métier à l'issue d'une période de chômage.
Les résultats de la spécialisation des conseillers de Pôle emploi
Dans le cadre de la convention tripartite 2015-2018 signée avec l'Etat et l'Unedic, Pôle emploi a mis en œuvre une organisation privilégiant la spécialisation des tâches. Des conseillers (4.300 au total) se chargent des relations aux employeurs, tandis que les autres conseillers s'occupent d'accompagner les demandeurs d'emploi et de gérer leurs droits à indemnisation. D'après une évaluation réalisée par Pôle emploi en 2016 et dont les résultats viennent d'être publiés, cette spécialisation des conseillers améliore la satisfaction des besoins des employeurs. Elle facilite aussi le placement des demandeurs d'emploi. Ainsi, "la mise en place de conseillers entreprises permet une meilleure présélection des candidats pour répondre aux besoins des entreprises", précise Pôle emploi. Le nombre de mises en relation de candidats diminue : de 9 en 2015, il passe à 7 en 2016. Et Pôle emploi arrive à placer davantage de demandeurs d'emploi pour satisfaire les offres en accompagnement, qui bénéficient de l'offre de service la plus complète (avec service de présélection) : 80% des offres en accompagnement ont été satisfaites par le placement d'un demandeur d'emploi, un chiffre en augmentation de 17% par rapport à 2015.
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