Comme chaque trimestre, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a livré les résultats de son observatoire du très haut débit. Les chiffres publiés par le régulateur viennent confirmer l'enthousiasme perçu ces derniers mois alors que le seuil des 6 millions de logements raccordés en fibre optique a été dépassé. Thermomètre des déploiements très haut débit et de l'évolution des abonnements, l'observatoire de l'Arcep s'étoffe sur sa partie "réseaux d'initiative publique" (RIP) avec la création d'une section spécifique. Section qui sera progressivement augmentée à l'aide de nouveaux indicateurs.
Le cap des 6 millions de prises FttH franchi
Les bons chiffres de 2015 se sont maintenus au premier trimestre 2016 en matière de déploiement. Le nombre de logements éligibles à des débits supérieurs à 30 Mo/s est désormais de 14,77 millions, contre 14,47 fin 2015. Sur ce total, le cuivre (VDSL2) conserve son importance, avec 5,41 millions de prises rénovées (+105.000). Quant aux débits supérieurs à 100 Mo/s, leur progression reste stable à 9,8 millions de logements au premier trimestre 2016, contre 9,4 et 9 millions aux deux trimestres précédents. Côté FttH, l'Arcep estime le nombre de prises à 6 millions. Soit près de 300.000 nouveaux raccordés au cours du trimestre. Sur le câble, le mouvement de modernisation s'est également poursuivi, avec 314.000 nouveaux logements raccordés (débits supérieurs à 100 Mo/s) entre janvier et mars – pour un nouveau total de 7,3 millions. Plus largement, en considérant également les accès proposant des débits compris entre 30 et 100 Mo/s, on atteint 8,7 millions de logements.
Enfin, fin mars, Orange louait 32.231 km de génie civil à des opérateurs alternatifs pour y déployer de la fibre optique. Pour rappel, ce chiffre était de 18.470 km au même moment l'année dernière (+58% en un an), et de 28.760 km fin décembre 2015.
Le million de prises toujours attendu sur les RIP
Les chiffres du trimestre sont tout aussi bons dans les zones moins denses, où, par exemple, le nombre de prises FttH construites continue de dépasser celui des zones denses. Ainsi, entre janvier et mars, l'Arcep estime que 224.000 prises ont vu le jour dans les zones moins denses, contre 151.000 dans les zones très denses. Malgré tout, le nombre de prises reste largement supérieur dans ces dernières (3,56 millions contre 2,41 millions). Toutes technologies confondues, la bonne dynamique de l'initiative privée dans les zones moins denses au cours du trimestre (+255.000 logements) a permis de franchir le cap des 9 millions (9,26) de logements connectés au très haut débit. La bonne humeur de ces derniers mois sur les réseaux d'initiative publique (RIP) n'a pas pu être évaluée, la faute à des "erreurs de déclaration d'opérateurs" aux trimestres précédents. Concrètement, cela se traduit par une stagnation, voire un recul du nombre de prises FttH construites sur les RIP dans ces zones (611.000 contre 642.000 au T4 2015), à la suite de réajustements des données. Le seuil symbolique du million de prises est pour l'instant toujours hors de portée, le compteur restant bloqué à 850.000 prises. Enfin, après une relative perte de vitesse dans les zones moins denses au trimestre précédent, les réseaux câbles ont repris leur marche en avant (+54.000 logements, à 3,81 millions).
Cuivre : les opérations de montée en débit se poursuivent
Le parc des accès (haut débit) de gros acheté à Orange par les opérateurs alternatifs n'a pas connu d'évolution sensible et reste stabilisé à 13,57 millions. Sur ce total, on notera tout de même que sur le trimestre, le dégroupage est en recul à 12,17 millions d'accès (-175.000), contrairement au bitstream qui progresse (+184.000, à 1,39 million d'accès). Les opérateurs alternatifs ont par ailleurs dégroupé 9.976 NRA (nœuds de raccordement d'abonnés) de la boucle locale cuivre au premier trimestre 2016, soit 450 de plus qu'au trimestre précédent. Desservant 92,2% des lignes existantes (+0,5 point au premier trimestre 2016, contre +0,3 point sur 2015). Comme le rapporte l'Arcep, les opérations de montée en débit menées sur la boucle locale cuivre ont permis de créer 1.967 NRA-ZO dans les zones où "les abonnés n'avaient jusqu'alors pas – ou quasiment pas – de service". Quant à celles réalisées via l'offre PRM d'Orange, elles se sont traduites par la mise en service de 220 nouveaux NRA-MeD (1.446 au total, couvrant 357.000 lignes). Le Régulateur précise que 1.283 NRA-Med "sont toujours en cours de réalisation dans 47 départements au T1 2016".
Les abonnements très haut débit portés par la fibre
En matière d'abonnements, les tendances observées précédemment se confirment. Les usagers continuent de migrer vers le très haut débit, qui représente désormais 4,5 millions d'abonnements (+265.000). Ce qui équivaut à 31% du total des logements éligibles (+6 points en un an). Sur ce total, on dénombre 1,58 millions d'abonnés à la fibre de bout en bout (FttH), soit l'augmentation la plus forte sur le trimestre (+160.000). Le taux de pénétration n'a ici pas évolué, bloqué à 27%. Autrement, on notera que le nombre des abonnés au câble offrant des débits supérieurs à 100 Mo/s a diminué (-25.000), là où celui des personnes bénéficiant de débits compris entre 30 et 100 Mo/s a augmenté (+130.000). Pour des nouveaux totaux respectifs de 1,17 et 1,74 million d'abonnés. Malgré tout, la proportion des abonnés très haut débit reste encore faible (83%) par rapport à celle des abonnés haut débit ; évalués à 22,6 millions (en baisse de 55.000 sur le trimestre).
Les RIP, oubliés de la mutualisation
Comme cela a été annoncé à de nombreuses reprises au cours des derniers mois, le très haut débit, donc, va mieux. Les déploiements progressent, la migration des abonnés se fait rapidement et sur une base volontaire (0,26% de l'accroissement du nombre d'abonnements est lié à des changements de lignes non-sollicités) et on dénombre désormais 27,1 millions d'abonnés haut et très haut débit (+210.000). Cependant, comme l'ont montré les chiffres erronés des RIP, l'information reste parfois incomplète ou mal maitrisée. Pour y remédier, et suite à la demande de nombreux acteurs, l'Arcep accompagnera dorénavant son observatoire d'un "suivi des déploiements et de la commercialisation des réseaux d'initiative publique qui s'étoffera progressivement de nouveaux indicateurs". Ainsi, si le taux de mutualisation du parc FttH atteint 60% (3,6 millions de logements), on apprend qu'il n'est que de 30% dans les RIP. Autrement dit, moitié moins de logements situés en zone RIP qu'en zone d'initiative privée sont susceptibles d'avoir le choix entre deux opérateurs pour leur offre fibre.
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