Alors que 33 départements ont activé le niveau 2 du plan "Grand Froid" et que de vifs incidents ont opposé, le samedi 15 décembre, les forces de l'ordre et des militants des Enfants de Don Quichotte qui tentaient d'installer un nouveau camp de tentes au pied de Notre-Dame de Paris, le Premier ministre choisit de calmer le jeu. Dans un communiqué, il annonce qu'il recevra mardi à 11 heures, avec Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, "les associations les plus directement impliquées dans le suivi des personnes sans abri". L'ordre du jour officiel de cette réunion est double. D'une part, l'examen des conclusions de la conférence de consensus organisée les 29 et 30 novembre par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). D'autre part, un "point sur les réponses qui peuvent être apportées aux besoins des personnes sans abri, notamment dans le cadre du Plan d'action renforcé pour les personnes sans abri (Parsa)", mis en place au début de l'année par la loi sur le droit au logement opposable (Dalo).
L'objectif de cette réunion est aussi de désamorcer la tension qui se fait jour entre la ministre du Logement et les associations de défense des sans abri. Après la levée du campement de la rue de la Banque - qui accueillait des personnes logées dans des conditions précaires en hôtels et non pas des sans abri - la tendance semblait pourtant à l'apaisement. Mais la soudaine tentative des Enfants de Don Quichotte d'installer un nouveau campement a relancé la polémique. Augustin Legrand, le président de l'association, a ainsi indiqué que seules 14.000 des 27.100 places prévues en janvier dernier dans le cadre du Parsa avaient été effectivement dégagées. Après avoir accompagné une maraude à Paris et à Lille, Christine Boutin a vivement réagi, en affirmant qu'"en ce qui concerne l'hébergement stricto sensu, il y a suffisamment de places". Elle a rappelé que l'Etat consacre environ un milliard d'euros par an pour l'accueil des 90.000 personnes sans abri et a dénoncé la confusion entretenue entre l'hébergement d'urgence et l'hébergement de transition. La ministre du Logement a toutefois reconnu un retard dans la mise en oeuvre des maisons relais. Sur les 12.000 à 13.000 places prévues par le Parsa, "il y en a eu 6.000 de réalisées en 2007 et il y en aura 6.000 en 2008". Elle a par ailleurs annoncé que le ministère publiera "quotidiennement sur le site du gouvernement le taux d'hébergement et le nombre de places disponibles dans chaque région".
La réunion de mardi à Matignon devrait permettre une remise à plat des chiffres et des engagements. Quelque jours plus tard, le 20 décembre, le comité de suivi du Parsa se réunira à son tour, à l'occasion d'un rendez-vous programmé de longue date. Cette conjonction des deux réunions pourrait offrir un tremplin inespéré pour les 50 propositions issues de la conférence de consensus.
Jean-Noël Escudié / PCA
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