le conseil gnral du Gers agit pour la matrise de l'nergie (32)

July 2024 · 4 minute read

Le conseil général du Gers avait dès 2004 lancé des actions pour lutter contre la précarité énergétique. Avec le Slime, un programme qui accompagne les dispositifs locaux de lutte contre la précarité énergétique (voir encadré), l'objectif était d'aider 500 familles par an, soit 1.500 en trois ans (2011-2013), en menant une large démarche d’information destinée à mobiliser le plus grand nombre de prescripteurs.

Pourquoi ce dispositif ?

Dans le Gers, le dispositif Slime se déploie sur un territoire de 32 communes du département : les 26 communes de la communauté de communes du Bas-Armagnac, ainsi que sur six communes du canton d'Aignan qui, en 2011, lançaient une opération programmée d'amélioration de l'habitat (Opah). Au départ, il y a un constat : pour lutter contre la précarité énergétique, il ne suffit pas de répondre aux sollicitations des travailleurs sociaux, car nombreux ménages ne se manifestent pas auprès des services sociaux et restent dans l'ignorance des aides dont ils pourraient bénéficier. L'idée du Slime consiste à mobiliser les "donneurs d'alerte" que peuvent être les élus, les associations caritatives, les travailleurs à domicile... et de communiquer sur la maîtrise des dépenses d'énergies et d'eau.

Slime mode d'emploi

Trois niveaux d'intervention sont prévus. Un accueil téléphonique, puis des visites à domicile, effectuées par une association (Revivre), qui effectue un premier diagnostic et pose gratuitement de petits équipements (ampoules basse consommation, isolant, réducteur de débit d'eau). Lorsque des travaux plus importants peuvent s’envisager, un thermicien évalue les travaux, accompagne les ménages et suit les réalisations. Les propriétaires occupants éligibles au programme Habiter Mieux sont orientés vers l’animateur de l’Opah.
Le dispositif est financé à hauteur de 187.500 euros, en 2011, par plusieurs partenaires : le conseil général du Gers 60.000 euros, EDF 40.000 euros, la fondation Abbé-Pierre 45.000 euros, la CAF 15.000 euros, la MSA 7.500 euros et une aide ponctuelle de l'Ademe. La communauté de communes, pour sa part, fournit des locaux et ouvre ses supports de communication.

Bilan provisoire : le grand public n’est pas encore au rendez-vous

"Au départ, explique Régine Saint-Mézard, chef du service Lutte contre l'exclusion au conseil général du Gers, 95% des demandes nous sont arrivées par le biais des travailleurs sociaux, et nous en sommes aujourd’hui, deux ans après le démarrage, à 67% de signalements via les travailleurs sociaux. Le nombre de saisines effectuées par les services sociaux avait été bien estimé, c'est le global qui ne suit pas." Le Slime traite actuellement 100 dossiers par an, cinq fois moins que prévu.
Tout le monde s'accorde sur la bonne qualité des prestations fournies par l'opérateur et sur la rapidité de ses interventions. Les visites à domicile interviennent en moyenne neuf jours après le premier appel téléphonique. Certes des erreurs ont été faites, comme celle de communiquer sur la "précarité énergétique", un terme qui semble ne concerner que les personnes fragiles, mais l'essentiel n'est pas là. Régine Saint-Mézard constate que les personnes qui n'ont pas de difficultés particulières pour payer leurs factures et ne ressentent pas d'inconfort ne placent pas la maîtrise de l'énergie dans leurs priorités. Elles ne cherchent pas spontanément à être conseillées pour moins et mieux consommer.

Fort de ce constat, le conseil général du Gers cherche des leviers pour mobiliser tous les habitants du territoire. Il envisage de renforcer les liens avec les donneurs d'alerte, d'organiser des permanences dans les communes, de communiquer plus régulièrement... En 2014 viendra l'heure de l'évaluation finale, il faudra alors décider si le dispositif peut être étendu à l'ensemble du département et au-delà.

Luc Blanchard, Studio Graph, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Slime
Le comité de liaison des énergies renouvelables (Cler) désigné par le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie pour coordonner le programme Slime a validé ce dispositif dans trois départements dont le Gers.
 

Paramètres variés pour bénéficier d’aides à la maîtrise de l'énergie
C'est le cas, par exemple, du prix des certificats d'économie d'énergies (CEE) auxquels le programme Slime est éligible. Les collectivités qui investissent gagnent des certificats qui, théoriquement, doivent leurs permettre de récupérer 25 à 30% de leurs apports. Cependant, ce retour sur investissement dépend des prix du marché que rien ne garantit.
Autre frein, les propriétaires bailleurs ne sont éligibles aux aides de l'Etat pour les travaux qu'ils entreprennent que s'ils réalisent 35% d'économies d'énergie, contre 25% pour les propriétaires occupants. Si l'on ajoute à cela le fait qu'ils sont tenus de conventionner avec l'Anah pour une durée de 9 ans, il est compréhensible qu'il soit difficile de les mobiliser.
Enfin, la loi n'impose pas aux bailleurs d'isoler les logements qu'ils louent. Seuls les logements insalubres sont soumis à une obligation de travaux. Le programme Slime permet certes une négociation avec les propriétaires mais les leviers manquent.

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