Un guide pour dvelopper le design actif dans les collectivits

September 2024 · 4 minute read


Et si l'héritage de Paris 2024 dépassait largement le cadre des ouvrages olympiques ? En publiant, en collaboration avec l'ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), un guide consacré au design actif, le Cojo (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques) engage une "lutte contre la sédentarité et [pour] l’attractivité des espaces publics", selon son président Tony Estanguet. De son côté, Caroline Cayeux, présidente de l'ANCT, estime que ce guide propose "très concrètement aux collectivités des méthodes et moyens pour se lancer rapidement dans la réalisation de leurs projets de design actif afin d’inciter nos concitoyens à bouger plus".

Pour le Cojo, ce guide est la concrétisation d'un engagement vieux de deux ans. Fin 2019, Paris 2024 annonçait que deux des ouvrages emblématiques des Jeux – le village des athlètes et le village des médias – allaient être l'occasion de mettre en œuvre les principes du design actif. Avec la publication d'un ouvrage destiné à toutes les collectivités, quelles que soient leur taille et leurs caractéristiques, il s'agit de démontrer qu’il est possible d’intégrer du design actif "à toutes les échelles, souvent de façon très simple et peu onéreuse".

Quand les collectivités lâchent prise

Mais au fait, qu'est-ce que le design actif ? Il consiste tout simplement à aménager l’espace public et les bâtiments afin d’inciter l’activité physique ou sportive de tous de manière libre et spontanée. Si le design actif se donne pour ambition de provoquer le mouvement naturel des citoyens, sa mise en œuvre, elle, doit "s'insérer dans une réflexion globale sur les évolutions de l'espace public", selon Francis Rambert, directeur de la création architecturale de la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Comment le guide se présente-t-il ? Rédigé par un conseil d'orientation composé d’architectes, médecins, sportifs, sociologues, urbanistes et géographes, il se veut un outil "clé en main" pour les collectivités. Il détaille tout d'abord les cinq principes du design actif : la libre utilisation, la mixité et l'inclusion, l'incitation, l'approche usager et la qualité urbaine. Une approche qui doit aussi susciter le "lâcher-prise" des responsables de la collectivité. Car le design actif, c'est une troupe de danseurs qui s'entraîne devant les surfaces vitrées de la Bibliothèque nationale de France ou encore des murs de meulière et de calcaire qui font office de murs d’escalades sur les berges de la Seine… Le design actif fait donc avant tout appel "au jeu, au plaisir, à la découverte, pour attirer les usagers vers la pratique d’une activité physique et sportive".

Un levier pour transformer la ville

Les collectivités intéressées apprendront ensuite que le design actif peut offrir une "articulation naturelle" avec leurs propres objectifs. Pourquoi ? Tout simplement car il "permet d’innover dans différents champs de politiques publiques, en proposant une nouvelle réflexion sur les espaces publics et les équipements sportifs". Mais pas uniquement. Selon ses promoteurs, le design actif touche aux politiques locales en matière d'aménagement et d'urbanisme, de mobilité douce, de santé, de sport, bien entendu, mais encore de patrimoine et de culture. En outre, il permet la réflexion et la mise en œuvre autour de concepts émergents comme la ville à hauteur d'enfant, la "ville du quart d'heure", la ville inclusive ou la nature en ville. Bref, le design actif est "un levier pour transformer la ville".

Clés de réussite

Pour trouver l'inspiration, des exemples de design actif déjà développés en France comme à l'étranger sont présentés. Biarritz, Calais, Strasbourg et Plaine Commune, pionnières en la matière, partagent les clés de leur réussite et précisent les points de vigilance à observer. À travers des fiches, leurs responsables délivrent des informations sur les modalités de montage et la conduite du projet. Publics cibles, stratégie de mise en œuvre, ressources mobilisées : tout y est présenté afin d'aiguiller les collectivités de manière opérationnelle. On apprend par exemple qu'à Biarritz, les Chemins de la forme ont privilégié "l'utilisation du mobilier urbain existant (bancs, escaliers) comme support de l'activité physique pour ne pas surcharger l’espace public et concevoir un projet aux coûts maitrisés".

Enfin, le guide propose une méthode pour passer à l'action et détaille les points clés pour développer le design actif sur son territoire, le tout en s'adaptant au contexte local.

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